La vie d’Erwin Olaf

La vie d’Erwin Olaf

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Erwin Olaf est un grand nostalgique. Il se passionne pour les années 50, aime les clichés qui suscitent la réflexion et a le don d’afficher un certain vent de tristesse ou de solitude sur ses photos. Aussi bien l’homme que le photographe qui se cache derrière lui sont surprenants, tour à tour sérieux, mélancoliques et drôles.

Qui est Erwin Olaf ?

Erwin Olaf est un photographe Néerlandais qui a vu le jour le 2 juin 1959 à Hilversum. Dès qu’il a été en âge de travailler, il a posé ses valises à Amsterdam et même si son travail le pousse régulièrement à partir à la découverte du monde, il est resté fidèle à sa ville d’accueil depuis plus de 30 ans.

  • En savoir plus sur Erwin Olaf ici.

Un photographe né

Erwin Olaf

Erwin Olaf est l’un de ceux qui trouvent rapidement leur vocation. Après avoir suivi des études de journalisme, il donne un tournant à sa carrière professionnelle : il va devenir photographe de mode ainsi que de la publicité.

Brillant photographe, il fut rapidement repéré par les grandes marques et débute sa carrière internationale. Dès 1988, il remporte le premier prix du concours Young European Photographer grâce à une série de photos qu’il a baptisé Chessmen. La même série a ensuite été exposée à Cologne (Allemagne) par le Musée Ludwig.

Photographe professionnel et photographe à son compte

Dès le début de sa carrière, Erwin Olaf a collaboré avec de nombreuses grandes marques réputées à l’internationale. Parmi ses collaborateurs, on peut notamment citer la marque de téléphonie Nokia, la marque de jeans Levi’s ou encore la luxueuse marque de la maroquinerie italienne, Bottega Veneta. Mais il n’y a pas qu’eux, car l’homme est très sollicité à travers le monde.

Malgré son emploi du temps surchargé, il trouve quand même le temps de se consacrer à sa vraie passion : faire des photos pour le plaisir.

C’est à ces heures libres qu’Erwin Olaf peut vraiment exprimer sa créativité et ce qu’il a dans la tête et on doit dire que l’étrangeté semble être son principal carburant. En effet, face à tous ses clichés, on a toujours ce même scepticisme qu’il veut faire naître en chacun de nous. Ce qui est sûr c’est que ses photos ne laissent pas indifférent.

Découvrez aussi :

Mélancolie et humour : des contraires qui s’attirent

le photographe Erwin Olaf

Ces deux qualificatifs définissent bien l’ensemble du travail de ce photographe assez mystérieux dont le seul regard d’un beau bleu glacé a le don de nous faire baisser les yeux. Il est pourtant assez chaleureux sinon, comment arriverait-il à exprimer autant de sentiments contradictoires sur ses photos ?

Si on devait décrire l’ensemble de son travail, on dira qu’il est à mi-chemin entre le travail de Pieter Claesz et de Rembrandt. Pourtant, l’homme avoue que c’est plutôt Vermeer qui l’a influencé.

Quoi qu’il en soit, il est une association de ces trois grands artistes donc on ne s’étonne plus de tout le talent qu’il a. Tout ce qu’il photographie appelle à la réflexion et c’est justement cela qui l’amuse : que les spectateurs essaient de deviner la scène qu’ils ont sous leurs yeux sans jamais donner le plus petit indice. Après tout, une œuvre d’art peut avoir diverses interprétations selon les yeux qui la regardent …

Chaque photo est un assemblage de mélancolie parfois avec une petite trace d’humour, mais là encore, chacun est libre d’y voir plutôt de l’humour ou de la tristesse. C’est à cette dernière que l’on assimile le plus souvent son travail et pourtant, si on y regarde de plus près, une photo mettant en scène un mannequin nu avec les jambes écartées et un sac de luxe sur la tête a quand même de quoi faire sourire. Peut-être n’avons-nous pas le même humour si vous restez sérieux devant la bizarrerie d’un tel cliché.

Et pour aller plus loin dans la mélancolie, disons que l’homme a un vrai penchant pour les années 50 étant donné que la plupart de ses photographies se réfèrent à cette époque éloignée ou pas si éloignée que cela vu qu’il peut encore la mettre en scène.

Là, on peut voir une jolie femme élégante se tenant debout face à un homme en petites tenues assis dans un fauteuil en train de la regarder, ici, une fillette assise dans un couloir désert avec des carrés blancs lui bandant les deux yeux, … Pour chacune de ces images, on laisse travailler son imagination pour essayer de deviner ce qu’Erwin Olaf souhaite nous faire découvrir ou nous dévoiler.

Y arrivez-vous ? Pas plus que nous sans doute puisque l’un des points forts d’Olaf c’est aussi sa complexité. Autrefois homme agressif, il a mûri, mais on ne comprend encore que rarement ce qu’il cache derrière ses clichés. Force est de constater que pour garder le mystère, il excelle terriblement. Et pourtant, on ne s’en lasse pas et on en redemande.

Que ce soit sur une publicité de l’un de ses collaborateurs ou dans une galerie d’art, on peut aisément reconnaître son travail. Comment ? Rétro, couleurs intenses et passion sont à chaque fois présentes. Et même s’il fait parfois appel au noir et blanc, sa signature reste facile à identifier.

Erwin Olaf : les récompenses s’accumulent

En plus de 30 ans de carrière, Erwin Olaf multiplie les prix et les récompenses. Il s’est vu attribuer :

  • le premier prix du concours Young European Photographer en 1988
  • le Lion d’argent pour sa campagne « Diesel » lors du Festival international de la Publicité de Cannes en 1999 puis en 2001 pour sa campagne « Heineken »
  • le titre de « Photographe de l’année » lors du prix international de la couleur en 2006
  • le prix de l’« Artiste de l’année » aux Pays-Bas par le magazine Kunstbeeld en 2007
  • le prix « Lucie » pour l’ensemble de son travail en photographie en 2008
  • le prix « Johannes Vermeer » pour la haute qualité de son travail en photographie en 2011

Et l’homme est encore décidé à décrocher d’autres palmarès. Pour l’heure, il continue de mener son travail de photographe professionnel, continue de prendre des photos dans son studio sis à Amsterdam et continue d’organiser des expositions en partenariat avec de nombreuses galeries d’art.

Pour cette année 2019, ses expositions prévues sont intitulées « Anniversary Solo Show » (oui, l’homme a 60 ans cette année), Gemeente Museum The Hague & The Hague Museum of Photography, The Hague et The Netherlands.

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